La nuit de noce d'une pute



Arnaud avait plutôt bien réussi. Respectablement connu, il avait un travail enviable, des amis fidèles et assez d’argent pour ne plus avoir à le compter… Mais il y avait un domaine où Arnaud excellait plus encore qu'ailleurs, c'était avec les femmes. Il avait une manière bien à lui de les prendre et, en sa présence, les cuisses les plus farouches s'abandonnaient. Épouses infidèles, filles de petite vie, grandes bourgeoises ou demoiselles en bourgeons, elles se remplaçaient dans son lit et, dans la grande chasse aux corps, Arnaud ne comptait plus ses butins…
Parvenu à l'âge où les hommes s'établissent, il jeta son dévolu sur un mannequin à la mode. La jeune femme avait des allures de trophée et c'était exactement ce qu’Arnaud recherchait. La belle fut rapidement conquise et ils se fiancèrent. Bientôt, on fixa une date pour la noce. Pour corser le plaisir, la promise était d'une pruderie d'un autre âge, et elle arrivait au mariage sans avoir jamais connu l’homme ! Arnaud serait le premier et, elle le lui avait juré, il resterait le seul. Pourtant très large d'idées en ce qui concernait sa propre fidélité, Arnaud appréciait ce trait de caractère, chez une femme. Il attendait la nuit de noce et la défloration avec impatience…

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C'était un peu avant le mariage. Arnaud était dans un de ces soirs canailles où il taquinait volontiers la chair de louage. Il avait ramené chez lui une petite putain des boulevards, rencontrée par chance en bas de sa rue. Une blondinette potelée de la croupe et à la poitrine confortable, avec des mouvements dociles et cet air paisiblement idiot propre à vous faire passer une soirée agréable. Dès qu’elle entra chez lui, la fille sortit de son sac à main un petit médaillon et le regard d'Arnaud fut comme aspiré…
Quand Arnaud retrouva ses esprits, son grand corps d'homme était devant lui, et il réalisa qu’il était enfermé dans la peau de la tapineuse ! Avant qu'il ait pu faire le moindre geste, son corps d'homme l’empoigna, le descendit par les escaliers et le jeta hors de l'immeuble ! Arnaud se retrouva sur le trottoir, avec des talons hauts, une minijupe, et le visage barbouillé de maquillage. égaré, sans but, il se mit à marcher très lentement, guère plus habile qu’un alcoolique perdu sur un bateau qui tangue, tellement ce corps et ces habits étaient déroutants pour lui ! Quand il avançait, ses seins remuaient dans son décolleté, ses fesses serrées dans le tissu roulaient derrière lui et il voyait bouger ses cuisses nues et lisses de femme…
Ce soir-là, ce fut la première fois d’Arnaud, lorsque son corps de pute fut violé par un inconnu qui voulait se défouler, un gros type qui le força à monter dans sa voiture et l'encula sur la banquette arrière. Il lui déchira le cul en mettant une main sur sa bouche pour l’empêcher de crier, puis, sans s'être nettoyé, il s'enfonça dans son vagin. L'homme relâcha la petite roulure sur une avenue, du sperme séchant entre ses jambes, avec quelques billets dans la main.
Arnaud avait l’impression d’avoir le corps brisé et, dans sa tête, c’était un tourbillon. Depuis l’échange des corps, il se sentait devenir cette trainée faite pour subir et ses souvenirs d’homme disparaissaient. Arnaud perdait tout ce qu'il avait été, sans pouvoir le retenir.

Quelques jours plus tard, Nora parvint à quitter son bout de trottoir pour retrouver sa fiancée. Nora, c'est ainsi qu'Arnaud s'appelait désormais. Elle avait passé ces dernières journées à se faire trouer le corps par toutes les bites de ses clients, rincée de foutre et d'humiliation, en bonne machine à cash pour le profit de macs qui la cognaient au moindre prétexte. Dans sa tête, il ne restait plus grand-chose. Une vie de pute qu’Arnaud n’avait jamais vécue, avec quelques lambeaux d'Arnaud. Nora ne parlait plus qu'un sabir aux accents lointains et se souvenait difficilement de quelques mots de sa langue natale masculine. Mais Nora arrivait toujours à penser à cette femme, si belle, venue d’une vie oubliée, cette femme qu’Arnaud avait été sur le point d'épouser. Nora parvint à la rejoindre et sans pouvoir se retenir, se mit à pleurnicher.
La grande jeune femme haussa les épaules devant cette perte de temps surgie devant elle.
– Inutile de venir te plaindre, Arnaud, j’ai fait appel à cette enchanteresse pour savoir si mon fiancé méritait ma fidélité, et tu m’as prouvé que non. Tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même…
Comme la pute n’avait rien compris du tout, le top-modèle fit un signe à un agent de sécurité pour qu'il la débarrasse de la pouilleuse en larmes, renvoyant définitivement Nora à son trottoir.



Commentaires

  1. Ça fait plaisir d'avoir des captions long de temps à autres, très belle histoire et joli fin bravo

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    1. Merci ! Je ne fais pas tant d'histoire en texte que ça, parce que c'est vrai que je suis un impénitent de la cap courte... Mais bon, dans mes cartons, j'ai une tapée de trucs déjà publiés sur TGARTF, et qui vont arriver ici, et parmi tout ça il y a tout de même quelques histoires longues, ça devrait satisfaire les amateurs ;)

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    2. Génial alors ! Après je te comprends les caps court et punchi c'est vraiment top

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  2. Ben ?! Ils n'étaient - justement- pas encore mariés ?!

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    1. Non, c'était juste avant. C'est un genre d'enterrement de vie de garçon qui a mal tourné :)

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