Masques

 Une histoire écrite pour Masked-Princess-Mina (https://www.deviantart.com/masked-princess-mina) avec ses illustrations. 


Ruby et Clovis étaient amis depuis le lycée. Au début, les deux garçons s’étaient rapprochés l’un de l’autre parce qu’ils n’étaient pas très appréciés. On les trouvait un peu bizarres, chacun à leur manière. Bien sûr, à cet âge-là, il ne faut pas grand-chose pour être « bizarre », juste aimer une musique différente ou porter des vêtements qui dénotent.

Des années plus tard, ils étaient toujours en contact et il y avait entre eux cette complicité particulière que n’accordent que les vieilles amitiés. Aussi, c’est vers Clovis que Ruby s’est tourné, lorsque le masque est entré dans sa vie.

Il l’avait trouvé en revenant chez lui, un soir, posé bien en évidence sur la table. Ce masque venait de nulle part et, sans que Ruby puisse dire pourquoi, il dégageait une sorte d’attirance irrésistible. Lorsqu’il le prit dans ses mains, une impression de bien-être et un sentiment d’extrême liberté le traversa ! Il approcha lentement le masque de son visage…



Ruby sentit son corps se soulever à plusieurs reprises sous l’effet de violentes secousses ! Il regarda autour de lui. Il se sentait soudain fort et plein de confiance. Tout lui semblait légèrement amusant, presque trop facile ! Il faut dire qu’avec cette belle paire de seins, Ruby avait de quoi être sûr de lui. En quelque sorte, les difficultés s’aplanissent à mesure que les décolletés deviennent ronds… Ses hanches n’étaient pas moins attirantes, cerclant d’un écrin parfait un ventre superbe qui s’enfonçait comme une invitation dans les mystères de l’entrecuisse. En se retournant devant la glace, Ruby put encore admirer un des plus jolis postérieurs qu’il ait jamais vu. C’était le sien ! Il fit jouer ses longues jambes l’une contre l’autre, suivant des yeux le balancement de ses fesses qui allaient de droite et de gauche comme un pendule. Vraiment, Ruby était une femme splendide.

Une femme ?



Ruby débarqua chez Clovis, affolé par ce changement subi de corps. Il lui fallu du temps pour convaincre Clovis que c’était bien lui, Ruby, que ce n’était pas une plaisanterie douteuse, qu’il avait trouvé un masque qui avait fusionné avec lui et l’avait métamorphosé. En même temps qu’il parlait, Ruby voyait Clovis sous un jour nouveau. Il lui paraissait intéressant, intéressant d’une manière dont jamais Clovis n’avait envisagé un homme. Ruby remarquait à quel point la poitrine de Clovis pouvait être large, donnant envie de se blottir contre elle. Clovis était grand et son regard était perçant, sûr de lui, presque dominateur. Cela ne faisait pas peur à Ruby, bien au contraire, il se sentait soudain plus rassuré. Lorsque Clovis posa une main sur la cuisse de Ruby, Ruby senti une vague de plaisir et d’envie le submerger. Il voulait ces mains puissantes et chaudes sur lui, il voulait qu’elles se referment sur sa peau, qu’elles le caressent doucement d’abord, puis avec de plus en plus vigueur, presque jusqu’à la brutalité et qu’elles s’emparent finalement de lui comme on s’empare d’un butin.



Le lendemain matin, Ruby quitta le lit de Clovis pour rentrer chez lui. La nuit d’amour avait tellement duré que son corps était encore endolori de plaisir.

Une fois rentré, il enleva le masque. Ce fut comme s’il arrachait une partie de lui-même ! Comme si son visage était découpé de l’intérieur ! Le masque se détacha lentement, tirant sur toute la peau de son crâne.



Autour de Ruby, tout redevint ordinaire. Dans la glace, il regarda son corps masculin, tout d’un coup anachronique et presque dérangeant. Plus rien n’était facile, ni spontané. On sonna à la porte. C’était Clovis. Lui aussi avait perdu tout son charme. Il navait plus rien de cet homme splendide et fort qui avait subjugué Ruby et lui avait donné envie d’être une petite chose docile lovée contre lui. Ses gestes manquaient d’assurance, ses épaules étaient trop étroites.

Clovis fouilla dans sa poche et en sortit un masque semblable à celui que Ruby tenait encore dans sa main.

On les remet ?

 


 

 

 

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