C'était Pâques…
Le
jour de Pâques, les lapines sont toutes fières et elles ont la
queue qui frétille. Après tout, Pâques, c'est LEUR jour, leur fête
à elles, la grande fête du lapin de Pâques !
Mais
voilà, de toute éternité, et même depuis plus longtemps que ça
encore, Pâques c'est aussi la fête des cloches. Et les cloches
sonnent le tocsin à la simple évocation des lapines, n’entendant
pas se laisser marcher sur les escarpins par ces greluches à grandes
oreilles. Les cloches sont des cloches, d'accord, mais il ne faut pas
les prendre pour des poires ! Après tout, Pâques, c'est LEUR
jour, leur fête à elles, la grande fête des cloches de Pâques !
Bref,
la guerre faisait rage.
Avant
de poursuivre le terrible récit de ce terrible affrontement, il est
nécessaire de nous attarder un peu sur les protagonistes de la
bataille…
Les
lapines, nous le savons, sont des jeunes femmes qui se caractérisent
par de longues oreilles plantées sur la tête et une adorable petite
queue duveteuse plantées là où je pense. Les lapines ajoutent
souvent à cette panoplie un justaucorps, des manchettes et une paire
de collants, mais ce n'est pas obligatoire. Lorsque la lapine
dédaigne ces accessoires, nous nous trouvons alors devant le genre
«Lapinae founalairoucétoucomme » qui est très prisé des
connaisseurs.
Les
cloches se reconnaissent moins facilement. Elles ne portent pas de
signe distinctif et seule une étude approfondie permet de les
repérer. Disons, pour guider les néophytes dans leurs premières
explorations, que la cloche a la tête molle comme elle a le cul
ferme. Il y a chez la cloche un phénomène d'ouverture des jambes
inversement proportionnel à la fermeture de la lumière à l'étage,
une sorte de compensation de l'atrophie du neurone par une
hypertrophie du plumard. Bref, elles sont un peu connes et pas
farouches, et ce n'est pas moi qui m'en plaindrais croyez-le bien !
Ceci
dit, un examen plus poussé permet de percevoir certaines similitudes
troublantes entre les lapines et les cloches. Ainsi, la plupart des
lapines n'ont pas vraiment inventé la machine à recourber les
bananes… Quant aux cloches, nous l'avons vu, elles ne dédaignent
pas taquiner la carotte !
Malgré
ces ressemblances, depuis des siècles, des millénaires et même des
semaines, la guerre entre les lapines et les cloches faisait donc
rage pour la possession de la fête de Pâques. Dès que les lapines
croisaient les cloches, ou que les cloches croisaient les lapines,
c'était le pugilat ! Les corps se jetaient les uns contre les
autres, seins contre seins, cuisses contre cuisses. Les petites mains
manucurées ravageaient les coiffures, les bouches maquillées se
tordaient en moues rageuses, les grands yeux cernés de khôl
brûlaient de colère, et le spectacle de ces chaires rondes et
accueillantes écrasées les unes contre les autres dans une mêlée
passionnée, ça vous ramenait le combat de filles dans la boue au
niveau de la bluette de collégienne ! Quelle vision mes amis !
Malheureusement,
Dieu décida d'y mettre un terme…
Ce
jour-là, Dieu le père faisait une petite fête avec la famille,
pour célébrer l'anniversaire de la mort du fiston –
rassurez-vous, il va bien, merci – quand un tintamarre de
piaillement et de hurlements stridents vint chatouiller ses Divines
Oreilles.
–
Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? dit Dieu le père qui
n'était pas aussi poli qu'on pourrait le penser.
Il
se transporta sur les lieux du chahut et découvrit l'affligeant
spectacle des lapines et des cloches en pleine explication. Se
souvenant du coup de la mer Rouge (après tout, c'est dans les vieux
pots qu'on fait les meilleures soupes) il sépara d'un geste la mer
de combattantes. Les cloches d'un côté, les lapines de l'autre.
–
Allons, calmez-vous, dit Dieu le père en étendant les
mains, et expliquez-moi l'objet de ce litige…
Pauvre
Dieu le père ! Il n'avait pas prononcé ces mots que, toutes en
même temps, les jeunes personnes se mirent à déverser sur lui des
flots pressés de paroles furieuses ! Pêle-mêle les
justifications suivaient les reproches, les plaintes se mélangeaient
aux perfidies, ça pleurait, ça tapait du pied, chacune rejetait la
faute sur l'autre et la crise de nerfs devenait générale !
Dieu le père toussa trois petites fois et trois roulements de
tonnerre terribles résonnèrent dans le ciel, qui se couvrit de
nuages noirs. Les dames firent soudain silence, en rentrant la tête
entre les épaules.
–
Ah ! Les bonnes femmes, soupira Dieu le père.
–
Je vous l'avais bien dit : Ève, c'était une connerie… ajouta
le Saint-Esprit qui n'était jamais bien loin.
–
Hé, ho, ça va les machos hein ! Je vous jure, quelle pitié de
devoir entendre ça ! ça
valait bien la peine de rester vierge, tiens ! dit la vierge
Marie, qui avait suivi le mouvement.
–
Du calme, maman, répondit le Fils (je vous avais dit qu'il allait
bien), après tout, ils ont raison. Elles sont bruyantes et elles
nous ennuient, ces filles…
Tout
en disant ça, il lorgnait drôlement du côté des corsages arrachés
des combattantes et il n'avait pas l'air ennuyé du tout !
Dieu
le père, pour en sortir, se mis à chercher une cloche pas trop
cloche, et une lapine un peu plus dégourdie que ses consœurs. Ce
fut un gros, gros, très gros travail... Mais c'était Dieu le père
tout de même ! Quand il eut déniché la paire de perles rares,
il claqua des doigts et les deux demoiselles furent projetées en
l'air. Toutes les cloches et les lapines suivirent le miracle des
yeux, bouches bée, pendant que les deux élues lancées vers le ciel
comme des météores hurlaient en fermant les yeux. Dieu les fit
doucement atterrir juste devant sa Divine Présence. Un peu décoiffée
par le voyage, encore chancelante, les deux jeunes femmes se remirent
timidement debout et, avec le sens pratique particulier qui les
caractérise, elles retrouvèrent le sens des réalités.
–
Pas top, les talons aiguille, sur un nuage !
–
Bon ! dit Dieu le père qui s'impatientait, c'est pas tout ça
mes cocottes, mais vos crêpages de chignon, ça nous brise les
auréoles menues-menues, alors il va falloir trouver une solution et
fissa !
–
Comme il est pas poli, le monsieur ! dit la cloche, un
doigt sur sa bouche.
La
lapine, qui voyait d'inquiétants éclairs commencer à strier le
regard divin, s'empressa de raconter leur affaire. Elle parla de
l'abominable conflit qui divisait les vilaines cloches et les braves
lapines depuis des temps immémoriaux. Cette guerre atroce où l'on
ne comptait plus les blessures à l'amour-propre, les ongles cassés
et les maquillages ruinés.
–
… Alors voilà, Dieu, poursuivit la lapine, comme vous êtes Dieu,
ce serait sympa de nous départager une bonne fois pour toute pour
dire à ces cloches d'aller se faire voir à la fin, parce que tout
le monde sait que Pâques, c'est pour les lapines et...
–
Mais même pas en rêve toi ! Hurla la cloche.
–
Eh ! Oh ! Camembert les pouffiasses ! Lâcha Dieu dans
l'immensité.
Un
léger murmure froissa doucement l'épais silence qui suivit :
« vraiment pas poli ». Dieu lança un regard mauvais à
la cloche et reprit :
–
Bon, les jugements, Salomon, Sodome et Gomorrhe, tout ça, j'ai levé
le pied... J'ai ai un gros de prévu vers la fin du programme, mais
c'est tout. Moi, je ne vais pas trancher votre querelle. Mais voilà
ce que je vous propose : on va prendre un groupe de mortel. On
désignera des hommes, comme ça ils ne seront ni d'un camp, ni de
l'autre, et on va leur demander de choisir : cloche ou lapine…
Ça vous va ?
–
Vous pouvez répéter la question ? dit la cloche, qui
avait lâché la conversation à « Sodome et Gomorrhe »,
parce qu'elle ne connaissait pas la gomorrhie et que ça blessait son
orgueil de découvrir que personne n'avait jamais essayé de la
gomorrhiser.
–
Ah oui, mais non ! objecta la lapine. Les mecs, ils
choisiront toujours les cloches, parce que ces grosses salopes
couchent pour un oui ou pour un non comme de vulgaires putes !
–
Je ne suis pas grosse ! couina la cloche, indignée d'une
telle calomnie.
Dieu
le père se mit à réfléchir.
–
Il faudrait les obliger à avoir un avis neutre. Une opinion libérée
de toute la corruption de l’intérêt personnel… résonna le
Saint-Esprit.
–
Mmmmouais, c'est pas con…
–
On pourrait toujours leur couper les balloches.... Comme ça, ils ne
seront pas influencés et ils comprendront ce que ça fait, de faire
ceinture ! proposa la vierge Marie, qui visiblement en avait
gros sur le cœur rapport à sa virginité.
–
Mmmmouais, c'est pas con…
–
Je crois qu'il y a mieux ! dit le Fils qui jetait des petits
coups d’œil inquiets du côté de sa mère. Il suffit de leur
faire rejoindre le camp qu'ils désigneront. S'ils choisissent les
cloches, on les transforme en cloche. S'ils prennent les lapines, on
les change en lapine. C'est moins cruel et puis, franchement, qui se
plaindra qu'il y ait quelques jolies filles de plus dans le monde !
–
Ah ouais ! Ça c'est pas con ! trancha Dieu le père.
Tout
le monde trouva l'idée excellente, sauf Marie bien entendu. La
cloche et la lapine sautillèrent d'enthousiasme en battant des mains
et en poussant des gloussements impatients.
Alors,
Dieu le père releva sa manche, et il tendit son divin doigt vers la
terre...
Et
c'est là que vous entrez dans l'histoire... Oui, vous, là, bien
peinard en train de lire des bêtises sur internet ! Pas la
peine de vous cacher, je vous ai vu ! Vous vous sentez
doucement soulevé de terre, vos bras s'élèvent, vos pieds
s'éloignent lentement du sol et personne ne remarque ce qui vous
arrive. Vous appelez, vous criez, mais les sons résonnent à vos
oreilles sans percer le silence qui vous emprisonne. Vous prenez
vraiment peur, vous vous mettez à penser à des bêtises, à des
extraterrestres qui vous kidnappent, à une arme secrète des
Américains, ce genre de choses... Vous êtes stupide, quand même !
Alors que c'est tout bonnement Dieu qui a une petite affaire à
régler avec vous...
Après
un court trajet dans le ciel, vous vous retrouvez dans un grand monde
blanc. Vous flottez un instant dans l'air noyé de lumière et vos
pieds atterrissent finalement sur un sol de brume. Vous arrivez au
milieu d'autres hommes, qui jettent comme vous des yeux effarés
autour d'eux. Et c'est alors qu'Il apparaît. Dieu le père. Vous
êtes devant Lui, ébahi, tremblant comme un petit enfant, prêt à
vous prosterner pour louer sa Gloire. Ce qui ne vous empêche pas de
remarquer fugacement que les deux petits anges qui se tiennent à ses
côtés sont quand même pas mal girondes et pas très vêtues. C'est
un peu étrange d'en voir une avec des oreilles de lapin sur la tête,
mais vous vous dites qu'après tout, c'est plus sexy qu'une
auréole...
Pour
information, cette simple réflexion, alors que vous êtes en
présence de celui qui Est, de l’Incréé créateur de l'univers,
de la Source et la Fin de toute chose, cela fait juste de vous un
obsédé de la plus basse espèce ! Alors ne venez pas vous
plaindre de ce qui va vous arriver, hein, parce qu'en réalité, vous
l'avez bien cherché n'est-ce pas ?
La
voix de Dieu le père tonne alors au-dessus de vous.
–
Choisissez !
Qu'allez-vous
décider ? Cloche ou lapine ?
Ce
petit jeu a été proposé aujourd'hui sur TGARTF. Vous, lecteurs de
Transistoires, vous pouvez bien entendu y participer si vous le
souhaitez. Laisser votre choix en commentaire.
Je choisis la lapine. Une jolie brune aux yeux bleus avec les cheveux long en cascade ^^. Le tout dans une transformation qui fait froid dans le dos mais excitante.
RépondreSupprimerChoix enregistré. Je te ferai la cap dans une petite semaine, quand le jeu sera terminé sur ARTGTF. Par contre, si tu avais une photo à me proposer ? Parce que sans image, je ne garantis rien sur le physique de la demoiselle...
RépondreSupprimerPar ailleurs, comme c'est plus agréable de s'adresser à quelqu'un qui a un nom, pourrais-tu te choisir un pseudo ? La procédure est légère : quand tu déposes ton commentaire, tu as le menu "commenter en tant que". Et là tu choisis l'option qui te convient. Si tu n'as de compte nulle part, tu coches "Nom/URL". Tu marques ton pseudo, tu ignores la case URL et c'est fait, plus qu'à publier !
Voilà voilà j'ai choisis mon pseudo. Pour la photo je fais comment ? On peut publier dans les com ? Et il te faut une fille réelle ou peut importe ?
RépondreSupprimerSalut Alice.
RépondreSupprimerJoli pseudo ! Pour l'image, je crois qu'il est impossible de l'intégrer dans un commentaire. Par contre tu peux me l'envoyer par courriel (tu trouveras mon adresse dans la page "présentation" ou dans "qui suis-je" ou encore dans "TGARTF", je l'ai mise partout !) ou sinon tu colles simplement l'adresse internet de l'image dans un commentaire (il s'agit de l'adresse que tu trouves dans la barre supérieure de ton navigateur) et j'irais la télécharger.
Pour le style, peu importe. Un gif, une photo, un dessin, de la 3D, du manga, du comics, du franco-belge, ce que tu veux ! J'aime tout !
A bientôt,
D'accord merci beaucoup je t'enverrai l'image dès que possible. Je pense avoir une image qui colle parfaitement à la description :)
RépondreSupprimerPar contre je ne te demanderai qu'une petite chose. Je ne suis pas très fan des transformations qui te font régresser au niveau intellect ou social. Après si c'est ta marque de fabrique je comprendrai mais si je pouvais avoir ce petit privilège ce seraiy gentil.
Merci :)
quo quoi quoi? tu me trompe avec une autre Alice?!!
RépondreSupprimerOh une collègue ^^
RépondreSupprimerDu calme mesdames, du calme...
RépondreSupprimerC'est un peu comme si deux filles tombaient nez à nez avec la même robe lors d'une soirée ! :D
Bien reçut l'image Alice. Merci pour les coms Alice. Et merci aussi pour les coms Alice, enfin l'autre, enfin euuu, c'est sans ordre de préférence hein !
Pas de problème pour ta demande Alice (celle d'ici, enfin les deux sont d'ici maintenant, mais bon, euuu...) Je n'ai aucun souci à écrire des histoire où les personnages ne régressent pas, mentalement ou socialement, à cause de leur transformation.
Je compte d'ailleurs bientôt ressortir sur ce blogue une histoire, écrite pour Alice (l'autre, enfin la première, euuu, bon, bref, merde !) et publiée sur TGARTF, qui pourrait bien te plaire également.
Super ^^
RépondreSupprimerMais comment on y accède ? Il parait que c'est sous invitation
J'entre en négo avec les grands manitou du blogue, je te tiens au courant.
RépondreSupprimerCandidature transmise... et acceptée. Bienvenu parmi nous Alice !
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