– Eh bien Pierre, tu as du mal à marcher ?
L’homme éclata de rire en voyant combien la
femme devant lui titubait. Enfermé dans ce corps de jolie blonde,
Pierre arrivait à peine à mettre un pied devant l’autre. De sa
vie, il ne s’était jamais retrouvé perché ainsi sur des talons
aiguilles et il avait l’impression que le sol remuait
dangereusement à chaque mouvement qu’il faisait. Ses chevilles
vacillaient et la tension dans les muscles de ses jambes et dans son
dos était tout à fait étrange. En plus, Pierre était gêné par
cette courte gaine de latex qui emprisonnait sa peau et lui
retroussait les seins presque jusqu’au menton. Ça lui donnait
l’impression paradoxale d’être à la fois nu et d’étouffer !
Mais le plus difficile, c’était entre ses jambes. L’excitation
le démangeait, vrillait son entrecuisse et l’empêchait de garder
les idées claires. Pierre, qui n’avait jamais fantasmé de sa vie
sur autre chose que les femmes, était encombré d’envies de mâles,
traversé par des visions d’étreintes, par des images de pines
tendues et de jets puissants. Et, à chaque pas qu’il faisait, ses
cuisses frottant l’une contre l’autre faisaient crépiter dans
son corps des piqûres de désirs insupportables.
Mais Pierre continuait à avancer. Il essayait
d’atteindre la porte pour s’échapper. Dans le tourbillon de ses
idées confuses, il se disait que, s’il s’éloignait assez de
l’homme qui l’avait métamorphosé, il pourrait redevenir
lui-même et retrouver son corps masculin… Finalement, derrière
lui, l’autre jugea que la comédie avait assez duré. Il rattrapa
Pierre et lui envoya une grande claque dans les fesses ! La blonde
tangua, manqua de tomber et se lança dans une série de gestes
désarticulés pour retrouver un peu d’équilibre. L’homme
ricanait.
– Mais où tu croyais aller comme ça ?
Il se plaça derrière la femme, dégaina sa
verge déjà dure et glissa son gourdin sous la bande de latex qui
enveloppait les fesses de la blonde. Pierre s’affola lorsqu’il
sentit cette peau étrangère frotter la sienne.
– Ne t’inquiète pas, dit l’homme, tu es
dans la bonne position. Avec ton cul bien tendu, ça va glisser tout
seul…
L’homme enfonça son membre et Pierre poussa
un cri ! L’autre n’y fit pas attention et, sans prendre garde aux
airs affolés de la blonde qui se faisait mettre pour la première
fois, il engagea immédiatement le mouvement de piston. Tout en se
faisant plaisir, il se lança dans des explications, le souffle rendu
court par l’effort :
– Tu vois, Pierre, quand on s’est associé
pour monter cette affaire, je ne pensais pas que tu ferais une
pétasse aussi convaincante !
Pierre essayait de se débattre, il voulait
avancer encore, mais l’homme tenait solidement la blonde par la
taille, et à chaque pas qu’elle arrivait à faire, il bougeait
avec elle, toujours en lui enfonçant bien son pénis dedans ! Pierre
couinait de plaisir involontaire.
– C’est certain, reprit l’homme, on a
bien travaillé tous les deux ! Les affaires commencent à tourner.
Alors c’est normal de redistribuer nos rôles. Moi, je vais me
goinfrer tous les bénéfices, maintenant que je t’ai fait
disparaitre en t’enfermant dans ce corps de femme. Et toi…
L’homme s’agita soudain encore plus vite.
Il approchait du moment de jouir et son va-et-vient se mit à faire
rebondir la blonde verticalement, comme si elle sautait sur un
ressort. Pierre bascula sa tête en arrière, levant ses yeux
féminins au ciel, les paupières mi-closes, la bouche ouverte, sa
langue venant frotter sa lèvre supérieure. Il jouissait vraiment
comme une femelle, traversé par cette impression qui le rendait
folle, l’impression qu’un marteau-piqueur était en train de
s’énerver entre ses jambes. Ignorant ses cris, l’autre
continuait de le démonter avec un sourire. Le jus gicla soudain au
fond du ventre de la blonde, salissant et poisseux, visqueux et
dégoulinant ! L’homme se calma peu à peu et lâcha Pierre qui
resta debout, posé là, comme un objet devenu inutile, avec le
foutre entre les cuisses, son corps de blonde chancelant doucement,
toujours sur le point de perdre l’équilibre.
L’homme passa devant Pierre et commença à
rentrer ses doigts dans ses seins, les malaxant distraitement, comme
quelqu’un qui tripote une balle en mousse pour s’aider à
réfléchir.
– … Et toi, Pierre, tu vas devenir une
gentille secrétaire à piner quand ça me chante… Ce n’est pas
un beau programme ? À l’occasion, si tu es sage, je te refilerai
même à nos bons clients. Tu verras, tu vas adorer être une bonne
petite salope !
Tout en regardant l’homme qui l’avait mis
dans cette situation, Pierre sentait son orgasme de femme résonner
encore en lui. Il était humilié mais, surtout, il avait peur. Son
ancien associé avait raison : il aimait ça, c’est évident,
et il avait peur d’aimer ça au point de ne plus vouloir être
autre chose qu’une femme !
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