Deux bombes

 

– Je ne suis pas lesbienne, débrouille-toi sans moi !

Il y a des choses qui font quand même drôles à entendre, quand on est un homme comme moi… mais je n’y pouvais plus rien. 

Jusque-là, pourtant, je ne me plaignais pas de mes succès féminins, mais cette fille-là, elle avait tué le match.


Elle était belle à couper le souffle, et avec ça portée sur le sport en chambre au-delà de ce qu’un homme normalement constitué peut rêver de mieux. Je faisais n’importe quoi pour la satisfaire et ça marchait plutôt bien, jusqu’à ce jour où elle s’est mise en colère. C’était sur un motif futile, un problème de balance où l’aiguille montait trop haut à son goût, et de régime qu’elle allait devoir s’imposer. Elle s’en est pris à moi. « Quand je pense que tu peux manger autant que tu veux, toi, ça me rend folle ».

Elle a toute de suite bafouillé des excuses, comme si un drame venait de se produire, et je n’ai pas compris pourquoi, jusqu’à ce que ma transformation commence. D’abord, j’ai senti mes cheveux pousser… littéralement ! Cela tirait sur la peau de mon crâne et des fils glissaient le long de mon visage en virant peu à peu au blond. Et puis j’ai remarqué ma poitrine, qui gonflait sur mon torse. La masse semblait venir de ma taille et de mon ventre, de mes épaules aussi, pour remplir les deux zones plates qui prenaient lentement de l’ampleur et se gorgeait d’une douce chaleur, entêtante comme une légère démangeaison. Pourtant, au poids, ça n’avait rien de léger ! C’était gros et bien rond et ça se mettait à tirer sur mon dos. En dessous, c’était pareil, mes hanches et mes fesses semblaient gonfler. Pour mes hanches, c’était dans le dur que ça se passait. Mes os changeaient de place, je les sentais élargir l’espace entre mes jambes, et s’affiner en même temps. Ce n’était pas douloureux, mais très dérangeant. Pour les fesses, ça devenait bien rebondi, deux boules de chair fermes et mobiles qui ondulaient quand je posais mes doigts dessus. Mon visage aussi se transformait, et le reste de mon corps, petit à petit. C’est quand ça s’est attaqué à mon pénis et à mes testicules que j’ai enfin réalisé ce qui se passait. Les deux sacs de peau sont remontés et ont traversé mon ventre, pour aller se placer à l’intérieur. Quant au tube de chair, il a semblé se recroqueviller sur lui-même, se retourner, s’inverser un peu comme une chaussette qu’on retourne, ne laissant qu’un orifice entre mes jambes, cerné de peaux tendres et gonflées, terriblement sensibles, comme une plaie agréable.

– Merde je… je suis une gonzesse !


D’accord, ce n’était pas forcément la chose la plus intelligente à dire mais, franchement, qu’est-ce que vous auriez dit d’intelligent à ma place, vous ? Ma copine semblait complètement catastrophée, mais pas vraiment surprise.

– C’est à cause de moi, je… Il faut que je te dise, je ne suis pas vraiment une femme, je suis un homme métamorphosé, tout comme tu l’es maintenant, sauf que j’ai reçu en plus une malédiction. La magicienne m’a dit que, si jamais je jalousais un homme, il allait se transformer en femme à son tour ! Je n’y peux rien, je t’assure… 

Bon, ça semblait idiot, mais comme je n’y connais rien en surnaturel, cette explication-là ou une autre…

– C’est pour ça que je m’étais mise avec toi. Tu comprends, tu étais un type plutôt mignon, sympa et tout mais, comment dire, pas vraiment un avion de chasse non plus…

Ça fait toujours plaisir à entendre, mais je n’étais pas d’humeur à me disputer pour ça. Elle poursuivit…

– Moi, je me suis dit que je n’avais aucun risque de t’envier… jusqu’à aujourd’hui !


La transformation m’avait donné une nouvelle vie, dans les moindres détails. Mon « moi » homme était devenu une femme et, aux yeux de tout le monde j’avais toujours été une femme. Ça me faisait bizarre, avec mes amis, de voir qu’ils s’imaginaient que j’avais toujours été cette belle nana mais, le pire, c’était avec ma famille. Tu as beau être adulte, quand ta mère se met à avoir une discussion « entre femmes » avec toi, franchement, il y a de quoi être gêné, presque autant que quand ton père se permet une petite remarque sur ta tenue trop courte ! Pourtant, quand j’ai finalement été les voir, je n’étais pas en mode tueuse (enfin, pas trop) et tout ça restait très sage (enfin, à peu près), mais il faut croire que ma copine m’avait rendu un peu trop sexy…


Au début, en tout cas, il n’était pas question d’être sexy ou de voir quelqu’un : je refusais tout ! Je ne voulais pas m’habiller en femme, je ne voulais pas sortir, je ne voulais rencontrer personne ! J’ai même essayé de continuer la vie avec ma copine, comme un couple, mais c’est là qu’elle m’a dit qu’elle n’aimait que les hommes. Elle pouvait se le permettre, maintenant : elle était une femme normale. Sa malédiction avait disparu une fois qu’elle s’était réalisée et elle était désolée mais, en somme, c’était tant pis pour moi… C’était rageant ! Elle n’avait qu’une envie, retourner se faire draguer, alors que moi, au contraire, je supportais encore moins que tout la seule idée de passer sous un garçon. Pourtant, j’avais beau jouer les dégoûtés, mon corps était clairement hétérosexuel et c’était évident que j’avais des chaleurs que seuls les mâles pouvaient satisfaire. J’y pensais souvent et ça me donnait des idées dans la tête et des grattouillements au creux du ventre, si violemment que j’avais l’impression d’être redevenu adolescent ! Il fallait bien que ça cesse alors je me suis décidé à prendre ma vie de fille en main. Ma copine m’a aidé, au début, mais je lui en voulais trop pour que ça se passe bien très longtemps, alors elle a fini par me laisser me débrouiller.

Le premier type, c’était catastrophique. Je m’étais laissé embobiner comme une dinde et il était à moitié ivre quand il est tombé sur moi.


Mais alors, une fois que les choses sérieuses ont commencé, c’était formidable ! Même avec ce branque complètement maladroit, qui a presque manqué de me vomir dessus, je trouvais ça extraordinaire ! Le plaisir passait partout sous ma peau et je me sentais amoureuse de tout le monde ! Je crois que j’ai crié comme une fille dans les pornos, sauf que moi je ne simulais pas… Bien entendu, j’ai recommencé aussi souvent que possible.

J’ai même recroisé mon ex et, comme nous avions un peu les mêmes goûts, on s’est mise quelque temps à chasser ensemble, en copines. C’est vrai que nous ne sommes pas lesbiennes, ni l’une, ni l’autre (enfin, moi, un peu quand même de temps en temps, il ne faut pas exagérer non plus, je ne suis pas de bois).


Mais en revanche, une petite partie à trois, avec un type vigoureux et tout content de sa chance…



Commentaires

  1. Magnifique histoire ca valais le coup de l'attendre

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    1. Merci ! C'est vrai qu'en ce moment, je suis bien occupé, ça s'est senti sur le rythme de publication. Heureusement, il me reste encore quelques petites choses en réserve...

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